La Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM) soutient l’appel pour un Pacte Finance-Climat Européen dans la déclaration finale de la 46ème Assemblée Générale (Madère, Octobre 2018).

La CRPM réunit 150 régions de 25 Etats de l’Union Européenne et au-delà. Représentant presque 200 millions de personnes, la CRPM porte une campagne en faveur d’un meilleur équilibre de développement du territoire européen. Elle opère en tant que think tank mais aussi comme lobby pour les régions. La CRPM est divisée en 6 commissions géographiques, correspondant aux bassins maritimes européens, tels que l’arc Atlantique, les Balkans et la mer Baltique, la Méditerranée, la mer Noire et les îles. 

La CRPM a visé, depuis sa création en 1973, des actions pour assurer les besoins et intérêts de ses membres qui sont pris en compte, dans le respect des politiques à fort impact territorial. Elle se concentre principalement sur la cohésion sociale, économique et territoriale, les politiques maritimes et croissance bleue, le transport et l’accessibilité, le climat et l’énergie, mais aussi les migrations.

Les régions maritimes et périphériques sont déjà témoins des conséquences des changements climatiques, mais elles sont aussi sur la ligne de front de l’implémentation des politiques d’atténuation. La CRPM, en tant qu’organisation régionale couvrant une grande part des aires périphériques et maritimes d’Europe, travaille à assurer une dimension territoriale et la mobilisation de tous les niveaux de gouvernement afin de favoriser l’efficacité des politiques énergétiques et climatiques.

Compte tenu du rôle fondamental de la gouvernance intégrée à plusieurs niveaux, la CRPM a plaidé pour une pleine implication des régions dans la stratégie de l’union de l’énergie de l’UE et plus particulièrement dans les Plans Nationaux intégrés pour l’Energie et le Climat (PNEC). La CRPM procède actuellement à une analyse des projets de PNEC. Les résultats préliminaires de l’analyse montrent un manque général d’implication des autorités régionales, ce qui peut conduire à des politiques et des objectifs non territorialisés qui pourraient être difficiles à mettre en œuvre.

Une approche territoriale est fondamentale pour parvenir à une Europe neutre en carbone. La CRPM soutient une transition juste et équitable vers une Europe neutre en carbone d’ici 2050, qui doit être mise en œuvre en partenariat avec les autorités régionales et locales, les entreprises et les citoyens. De nombreuses régions de la CRPM sont déjà bien avancées sur la voie de la neutralité carbone, introduisant de nouvelles politiques et pratiques servant ainsi de guides.

La CRPM plaide en faveur de politiques énergétiques européennes ambitieuses en matière de climat et d’énergie, ainsi que du maintien de son rôle de premier plan dans le débat international sur le climat, en rejoignant des coalitions d’acteurs nombreuses et variées, telles que la Coalition pour une Ambition plus Élevée et l’Appel pour l’Action Climatique.

La CRPM a également milité pour le développement du potentiel des énergies renouvelables dans les régions maritimes et périphériques, en mettant l’accent sur l’énergie maritime. Par exemple, les énergies marines renouvelables offrent un potentiel conséquent et les îles et les régions côtières peuvent jouer le rôle de laboratoires d’innovation pour les énergies propres et renouvelables.

La CRPM demande à ce que les politiques énergétiques et climatiques soient suffisamment financées. C’est pourquoi elle soutient l’appel d’un Pacte Finance-Climat Européen, qui permettrait d’aller au-delà des 25% du budget de l’UE, qui n’est pas suffisant pour répondre aux objectifs climatiques. La création d’une Banque européenne pour le Climat et la Biodiversité et d’un Fonds Européen pour le Climat et la Biodiversité permettrait une transition juste et équitable vers une économie à faibles émissions de carbone, dans laquelle aucun territoire ne serait laissé pour compte.

Le Pacte Finance-Climat garantirait le financement adéquat des régions maritimes et périphériques afin de protéger la biodiversité et de mettre en œuvre des politiques d’atténuation et d’adaptation permettant de lutter contre le changement climatique. En outre, cela permettrait aux régions de contribuer pleinement à la neutralité carbone en se basant sur leurs forces et leurs spécificités.