Dans une déclaration annonçant son départ du gouvernement, Nicolas Hulot se plaignait ce matin de n’y avoir aucun relai à son action visant à lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Il a raison. Mais il n’a pas à s’excuser de faire un mauvais coup au président et au premier ministre, car ce sont eux, et eux seuls qui sont les responsables de la situation actuelle. Eux seuls qui s’enferment dans un déni de la réalité, à la recherche d’une croissance qui serait le graal de notre survie alors que c’en est le tombeau, alors que la seule croissance supportable est celle qui conduira… à la décroissance de nos dépenses énergétiques. À cet égard, s’il n’a pas – et c’est une litote – le soutien du gouvernement, Nicolas HULOT peut compter sur la volonté de tout un tissu d’associations et de partis conscients, eux, de l’urgence d’agir. Et l’acte qu’il a posé aujourd’hui représente pour tous ces militants un formidable espoir de voir enfin advenir la prise de conscience collective qui nous permettra de changer de paradigme. Décision apparemment douloureuse par les changements qu’elle exige dans nos modes de vie, mais qui s’avèrera rapidement enthousiasmante quand nous réaliserons qu’elle est salvatrice. Il ne s’agit pas ici de faire de la récupération politique. Mais parmi les soutiens et les propositions qui vont dans le sens de l’exigence évoquée par Nicolas HULOT, citons la proposition que faisaient déjà Pierre LARROUTUROU et le parti Nouvelle Donne lors des précédentes européennes, proposition reprise par le même auteur avec le climatologue Jean JOUZEL et le soutien du Collectif Climat 2020 *: lutter à la fois contre le dérèglement financier – qui en est une des causes – et le dérèglement climatique : faire financer la transition énergétique en Europe par deux mécanismes : un impôt sur les sociétés de 5% qui serait un embryon de budget européen ; et des prêts à taux zéro de la BCE aux états – exclusivement ciblés vers la transition énergétique – pour un total de 1000 milliards par an.

Ce montant peut paraître exagéré, mais c’est celui qu’accorde depuis des années la BCE par simple création monétaire aux banques privées pour les inciter à relancer l’économie. Sauf que les banquiers préfèrent replacer cette somme pour l’essentiel (à 89%) sur la spéculation internationale au lieu de financer l’économie réelle. A titre d’information, ces prêts représenteraient chaque année pour la France (sans oublier l’aide au développement) 40 milliards d’euros, soit environ 50 fois plus que ce que prévoit aujourd’hui le binôme MACRON-PHILIPPE. Choc financier considérable, mais seul capable d’éviter la catastrophe écologique qui nous menace.

Quant à l’ouvrage de Pierre LARROUTUROU et Jean JOUZEL, rappelons simplement qu’il a été préfacé par un certain… Nicolas HULOT

Frédéric PIC
Référent Nouvelle Donne Béarn