POLITIQUE BELGELe Parti socialiste a adopté dimanche, lors d’un congrès à Bruxelles, le programme que ses candidats porteront en vue des élections européennes de l’an prochain.

Défendant l’investissement et la relance contre les politiques d’austérité, les socialistes proposent notamment que l’Union européenne adopte un plan de 1.000 milliards d’euros pour le climat, la transition énergétique et l’emploi, en associant pouvoirs publics et secteur privé, a affirmé leur président Elio Di Rupo.

Un tel plan doit permettre des investissements massifs dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables, les économies d’énergie – dont l’isolation des bâtiments -, la mobilité respectueuse de l’environnement, la formation des travailleurs et la lutte contre les inégalités.

Sur le plan institutionnel, M. Di Rupo plaide pour avancer dans une « Union européenne concentrique » dont le cœur serait la Zone euro (19 pays au cœur des 27). Soucieux de conférer davantage de poids au Parlement par rapport à la Commission et au Conseil, le PS veut aussi donner à l’assemblée un pouvoir d’initiative législative, qui est actuellement un monopole de la Commission.

Après la fronde wallonne sur le CETA (traité commercial entre l’UE et le Canada), le PS continue en outre de plaider pour une Europe « plus dure » sur le respect des normes environnementales, des normes sociales, sanitaires et alimentaires.

Les socialistes font aussi une priorité de la mise en place d’une politique migratoire commune et « solidaire ». Car « dresser des murs ou des clôtures surmontées de fils barbelés ne permettra jamais de répondre au défi migratoire », a affirmé M. Di Rupo, en dénonçant une « criminalisation des migrants ».

Dans la perspective d’une Europe sociale, le PS veut la fin du dumping social, l’instauration d’un salaire minimum équivalent à 60% du salaire médian de chaque pays, une pension minimum dans chaque pays dont le montant sera supérieur à 110% du seuil de pauvreté, ou encore l’interdiction du contrat « zéro heure », qui permet à l’employeur de ne plus mentionner d’indication sur les horaires et impose au salarié de se rendre disponible à n’importe quel moment de la journée.

Il plaide aussi l’interdiction de licenciements collectifs si l’entreprise réalise des bénéfices et la création de pôles de compétitivité européens, avec une attention particulière pour les PME.