Pour la seconde année, notre association participait aux travaux du cercle de Giverny. Six groupes de travail ont produit trente propositions remises le 3 septembre dernier à six ministres. Nous avons contribué à celles du groupe de travail « Financer la transition énergétique dans les territoires ».

Notre présence dans un groupe de réflexion composé d’ONG mais aussi de grands groupes industriels, de banques et de gestionnaires d’actifs peut surprendre. Nous avons fait le choix de confronter nos points de vue avec des acteurs incontournables pour le verdissement de la finance. Le déploiement de la finance à impact dans les territoires est un sujet majeur pour notre association.

En effet, il existe de nombreuses entraves à la bonne allocation des fonds disponibles à des projets locaux ayant un réel impact sur la transition écologique et sociale : accès compliqués aux dispositifs de financements, difficultés à prouver l’impact des projets réalisés, absence d’outils et de qualifications à la présentation et à la conduite des projets.

Pour les membres du groupe, l’impact est le fruit d’enjeux déclarés conformément aux attentes de la société, dont les résultats des actions spécifiques pour les atteindre sont concrètement mesurables. Les membres du groupe invitent à rapprocher les notions exigeantes d’impact et de financement de la transition écologique. Il est indispensable de mettre en place un référentiel commun d’identification, d’évaluation et de mesure. C’est cette cohésion de tous les acteurs qui permettra au maillage territorial de la finance à impact de gagner en densité et en efficacité.

Les propositions :

  • Encourager l’ensemble des acteurs économiques à aller vers une transition écologique et sociale pour préserver nos communs en expérimentant des certificats d’économie de ressource qui s’inspirent des  Certificats d’Economie d’Energie (CEE) et s’appliquent aux enjeux à impact.
    A titre d’exemple, une expérimentation pourrait-être lancée sur la filière de l’eau. Un des indicateurs pourraient-être le taux de perte en m3 des réseaux.
  • Créer un contexte de financement favorables aux projets qui veulent réellement atteindre des objectifs environnementaux et sociaux.
    En mettant en place une garantie first-loss portée par les régions, assujettie à l’atteinte d’objectifs d’impact fixés au départ. Cela nécessite de disposer de données ESG fiables et vérifiables
  • Former les acteurs les acteurs économiques de demain au sujet de la finance territoriale à impact en la déclinant de manière décentralisée dans tout type de formation.
    En encourageant une grande initiative universitaire sur la finance territoriale à impact pour les cadres privés et publics, notamment en formant les experts comptables aux enjeux de la finance à impact dans les territoires.
  • Faire des régions le cœur du déploiement opérationnel de la transformation écologique à l’aide de la finance à impact.
    En développant les plateformes régionales de l’impact, en s’inspirant aussi par exemple du Fonds Régional de Garantie (FRG) Occitanie, en diffusant les bonnes pratiques des fondations régionales.

Les trente propositions du groupe de Giverny 2021 sont disponibles en détails ici