Le parc éolien d’Andilly-les-Marais, commune de 2 300 habitants située à 12 km de La Rochelle a été inauguré en mai dernier.

Ce projet a été largement financé par Energie Partagée (1), un mouvement français de promotion, d’accompagnement et de financement de projets de production d’énergie renouvelable dont le financement et la gouvernance sont maîtrisées par des collectivités territoriales et des collectifs citoyens.

Le parc, composé de trois éoliennes, produira 48 500 MWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 40 316 personnes (hors chauffage et eau chaude sanitaire). L’électricité est intégralement vendue, dans le cadre d’un contrat de gré à gré, à Enercoop (2), pionnier de la fourniture d’électricité renouvelable qui favorise la réappropriation de l’énergie par les citoyens, notamment à travers l’émergence de projets de production sur les territoires.

Le point de vue de Sylvain Fagot, maire d’Andilly-les-Marais

“D’une démarche initialement communale, le projet éolien d’Andilly-les-Marais s’est très vite construit autour de plusieurs acteurs attachés à mettre les citoyens au cœur de ce parc éolien, au cœur de leurs actions pour la production d’énergie renouvelable en lien direct avec le territoire. Partager le projet, partager la production de cette énergie renouvelable, c’est partager demain ! Collectivement, avec les citoyens, ce parc voit le jour dans une énergie très positive.”

À partir de cette année, une partie de la prime de développement issue du parc éolien sera intégralement affectée à des actions d’économie d’énergie. Sur une durée de 25 ans, 1 550 000 € seront consacrés au financement d’actions de sobriété énergétique : aide à la réalisation d’un audit énergétique dans le cas d’un projet de rénovation global permettant d’orienter le particulier dans le choix des travaux d’économie d’énergie, aide à l’acquisition d’un véhicule neuf électrique à 2 roues, comme un vélo ou un scooter, programme scolaire “Savoir Rouler à Vélo” : aide à la réalisation de ce programme au sein des classes de CM1-CM2 du territoire Aunis Atlantique. Mise en place d’atelier diagnostic vélo à destination des élèves suivant le programme.

👉 En savoir plus sur le parc éolien, son histoire et sa réalisation

Les 3 structures actionnaires de la société de projet

La Coopérative de Production d’Energies Citoyennes en Aunis Atlantique (COOPEC) est une société de production multi-énergies. Elle a pour but de développer, grâce aux citoyens, tous types de productions d’énergie renouvelable sur la Communauté de Communes Aunis Atlantique.

Elle regroupe, sous le statut d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), des citoyens, des collectivités territoriales, des entreprises locales et des associations. En avril 2025, la SCIC compte 407 sociétaires :

  • 12 collectivités (Communauté de Communes Aunis Atlantique + 11 communes)
  • 5 sociétés (Énergie Partagée Investissement, Enercoop Nouvelle-Aquitaine, Fineva, SAS OSS17 (Oléron Sous le Soleil), SCIC-SAS Les Lucioles)
  • 4 associations (ANE!rs17, Les Amis d’Enercit, Cigales “La Pigouille”, Le Jardin en Folie)
  • 386 citoyen·nes

Elle obéit à un fonctionnement coopératif où une personne = une voix.

Elle est représentée par son conseil de gestion composé de 15 membres élus ou tirés au sort parmi les sociétaires. Toutes les réunions sont ouvertes à l’ensemble des souscripteurs. À travers la COOPEC, ce sont bien les citoyens qui sont décisionnaires de l’orientation du projet

La société VALOREM, développeur éolien ouvert au modèle citoyen (La Limouzinière -44-, La Luzette -46-, Fief Sauvin -49-), apporte l’expertise technique en matière de développement de projet éolien dans sa globalité. C’est donc un membre important au sein de l’équipe projet.

Terra Énergies est membre actif du comité de pilotage du projet. Il apporte son expertise et ses ressources en matière de financement de projet, tout en jouant un lien naturel entre les différents partenaires de par sa culture à la fois publique et privée. Terra Energies est un fonds d’investissement qui bénéficie de l’appui des élus (région Nouvelle-Aquitaine) et de ses partenaires financiers (dont la Caisse des Dépôts et des Consignations) pour soutenir le développement des énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine et participer aux objectifs que s’est fixés la Région dans la feuille de route Néo Terra.

Un projet co-financé et maîtrisé par les acteurs publics et citoyens

Fin 2022, la COOPEC hérite donc de 31 % du capital du parc, mais d’une majorité dans la gestion de la société PEAM (Parc Eolien d’Andilly-les-Marais) avec 3 des 5 voix décisionnelles. Ce dispositif de distinction entre capital détenu et organe décisionnel permet d’assurer une gouvernance citoyenne du projet.

Actionnaire de la société de projet PEAM, la COOPEC a pu apporter 1,2 million d’euros en fonds propres, grâce à plus de 380 citoyens sociétaires et à Energie Partagée qui a investi 210 000 € dans le projet. Cette dernière a également couvert provisoirement le complément des besoins en fonds propres citoyens le temps de la campagne locale de souscription de parts.

Le coût total du parc s’élève à 35 millions d’euros. Il a été financé par les fonds propres apportés par les actionnaires et par un emprunt bancaire. Le bouclage financier a été réalisé en mai 2023, pour une mise en service à l’été 2024.

La société de projet PEAM a conclu un contrat d’achat direct d’électricité renouvelable (un PPA, “Power Purchase Agreement”) avec le fournisseur coopératif renouvelable Enercoop qui garantit au producteur d’énergie PEAM un revenu stable sur 25 ans, tout en offrant à Enercoop un approvisionnement renouvelable, à un tarif fixé à l’avance.

Une installation respectueuse de l’environnement et des habitants

L’implantation du parc a été définie en dehors de zones naturelles protégées (Natura2000, ZNIEFF) et des espaces réservés à l’aviation. Les éoliennes sont éloignées d’au moins 600 mètres des habitations.

En vue de la vocation du site, principalement agricole avec quelques friches et haies, le contexte environnemental local s’est révélé favorable. Lors de la construction, une attention particulière a été portée aux espèces et habitats naturels, permettant notamment de préserver les haies, les marais du Torset et les prairies alentour.

Un processus de développement du projet qui a facilité son acceptation locale

Plusieurs dispositifs ont été mis en place, qui singularisent le parc éolien d’Andilly-les-Marais :

  • Une mutualisation des indemnités foncières entre tous les propriétaires et exploitants de la zone d’implantation potentielle a permis une meilleure acceptation par ces acteurs en première ligne du parc éolien.
  • Un comité de suivi réunit semestriellement des services de l’État, du Département, la chambre d’agriculture, le parc naturel régional du Marais Poitevin, des agriculteurs, habitants, un collectif d’opposants. Ouvert au public, il permet d’assurer une transparence sur le projet et apporte des points de vue dont s’empare le comité de pilotage de PEAM. Il a vocation à évoluer dans sa composition et existera durant toute la vie du parc éolien.
  • Des ateliers d’habitants ont permis d’échanger avec les habitants.
  • Le projet de PEAM a obtenu tous les avis favorables du commissaire enquêteur, de la CDNPS (Commission départementale de la nature des sites et du patrimoine), du Conseil Départemental de Charente-Maritime et d’une majorité des communes concernées par le projet. 
  • Du fait de la transparence et des échanges continus sur le projet, l’instruction du dossier a bénéficié d’une accélération par rapport aux projets habituels. Les éoliennes ont produit leurs premiers kWh seulement 6 ans après le début des études.

(1) Énergie partagée est un mouvement français de promotion, d’accompagnement et de financement de projets de production d’énergie renouvelable dont le financement et la gouvernance sont maîtrisées par des collectivités territoriales et des collectifs citoyens.

(2)  Créé en 2005, Enercoop est pionnier de la fourniture d’électricité renouvelable. Enercoop favorise la réappropriation de l’énergie par les citoyens, notamment à travers l’émergence de projets de production sur les territoires.