Le 28 mai dernier, Bruno Léchevin, Hugo Viel et Edouard Bouin étaient reçus au siège de La République En Marche pour un échange autour des propositions du Pacte Finance-Climat. L’équipe du parti présidentiel était composée de membres de leur « Pôle Idées » emmenée par Antoine Peillon, ancien conseiller énergie, environnement et transport de l’Elysée, et actuellement au cabinet du président de LREM.

Nos interlocuteurs étaient conscients que l’urgence climatique doit être l’élément central des politiques publiques, mais il nous a semblé perceptible que pour le parti de la majorité il s’agit encore d’un scénario brouillard. Nous connaissons la situation, nous savons où nous devons aller, mais les chemins à prendre sont bien flous.

La question du financement est effectivement centrale, nous a-t-on dit, il y a moins de dix années pour revenir dans les objectifs de l’accord de Paris. Comme le parti nous l’avait mentionné suite à notre interpellation pendant la campagne des européennes et comme le président de la république l’avais indiqué, il est favorable à la création d’une Banque Européenne du Climat et de la Biodiversité. Cette banque, de leur point de vue, pourrait-être la Banque Européenne d’Investissement.

Mais la préoccupation première du « Pôle Idées » ne se situait pas dans l’origine du financement (pendant la campagne, LREM évaluait à 1 000 milliards d’ici 2024 les besoins) mais bien dans l’efficacité de leur utilisation sur le terrain. Il rappelait que des dispositifs mis en place par le gouvernement dans le domaine de l’efficacité énergétique sont sous utilisés. Il faut à ce sujet s’interroger sur les lourdeurs administratives rencontrées par les demandeurs, mais aussi sur le seuil des aides qui limitent les capacités de retour sur investissement pour certains propriétaires, et aussi malheureusement les effets d’aubaines de certains professionnels qui en profitent pour majorer leurs tarifs.

Le parti majoritaire veut faire de cette action pour le climat un programme pour les municipales : « il faut aller vers le citoyen pour agir ».

Nous étions d’accord pour dire qu’il va être aussi très important d’investir dans les transports individuels et collectifs et de réorienté le budget de la Politique Agricole Commune (PAC). Rappelons que ce budget est de près de 58 milliards par an actuellement. Il y a urgence à mettre en place une autre PAC pour répondre aux enjeux du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité.

Il est aussi très important dès à présent de prendre en compte les secteurs d’activité économique qui vont rapidement devoir muter au regard de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils devront ainsi que leurs salariés être accompagnés financièrement pendant ce temps de conversion technologique. La formation sera un élément prépondérant dans cette mutation.