Une salle comble ; de jeunes européennes et européens venus-es dire leur angoisse, leur colère et leurs espoirs ; de nombreux-es intervenants-es (trop) pour dire l’urgence d’une action européenne ambitieuse. Ils et elles invitent les citoyens à une mobilisation massive pour contraindre les politiques timorés ou réfractaires à adopter rapidement des mesures concrètes pour respecter l’accord de Paris.

Le fait majeur de ce temps fort est très certainement l’envahissement du hall feutré de ce bâtiment des institutions européennes par une trentaine de jeunes du mouvement Youth for Climate exprimant à pleine voix leurs attentes pour une action rapide afin de préserver un avenir viable. Juste avant, quelque-uns-es de leurs représentants avaient interpellés l’assistance du séminaire en exprimant leur peur de devoir vivre dans un monde bouleversé par le dérèglement climatique. Ils et elles enjoignent les politiques européens à prendre les mesures qui s’imposent face à un avenir qu’ils disent « suicidaire ».

De toutes les autres interventions, il faut retenir le besoin massif et rapide d’investir pour espérer rester sous les 2°C pour la fin de ce siècle. Les propositions contenues dans le Pacte Finance-Climat peuvent constituer un socle pour le Green Deal européen. L’ampleur des montants à mobiliser (1 000 milliards par an d’ici 2030) oblige à établir des partenariats public-privé. La finance privée doit devenir verte. Cela nécessite de pouvoir précisément définir ce qui est vert et ce qui ne l’est pas. La transparence doit devenir effective pour les banques et les assurances. Cette crise écologique se double d’une crise sociale. Les profits réalisés doivent être répartis équitablement pour obtenir un développement soutenable de nos sociétés.

L’inaction coûtera plus cher ! Malheureusement, un bon nombre de chefs-fes d’États européens restent à convaincre. Ils étaient peu nombreux à écouter Greta Thunberg à New York. Les députés-es européens-nes du Parti Populaire Européen (groupe majoritaire) prônent le volontariat pour les changements à opérer. L’urgence de la situation oblige à avoir une approche réglementaire. C’est une vraie transformation culturelle qui doit être réalisée. Les grands émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre regardent ce que l’Europe va faire. L’Europe à un rôle moteur. Ce sont toutes les politiques de l’Europe qui doivent œuvrer pour le climat, une chance à saisir pour une nouvelle fondation européenne.

Il n’y aura pas de justice climatique sans justice sociale. Il faudra être proactif avec les hommes et les femmes dont les métiers sont fortement liés aux émissions de GES. Il y a une révolution culturelle et professionnelle à opérer. Sans ce préalable, certaines nations continueront de bloquer le processus de la transition européenne pour le climat.

Tous les mouvements de citoyens sont importants, qu’ils soient au niveau local, régional, national ou européen.