J’ai déjà eu l’occasion de mettre en évidence ces derniers mois les renoncements successifs aux avancées écologiques décidées dans le cadre des lois votées avant 2021. L’accumulation de ces retours en arrière devient franchement inquiétante : disparition des ZFE (Zones à faibles émissions), détricotage du principe de ZAN (Zéro artificialisation nette), retour des néonicotinoïdes, stop and go sur le soutien au solaire photovoltaïque, qui avait sans doute de trop bons résultats, publication de la PPE 3 remise aux calendes grecques, ce qui ne permet pas de lancer les appels d’offres éolien en mer, publication des décrets relatifs à la 6e période des CEE sans cesse reportée, soutien aux véhicules électriques régulièrement raboté, dont le leasing social remis à l’automne, et, cerise sur le gâteau, suspension des projets d’ampleur de MaPrimRénov, qui permettaient aux particuliers de rénover leur logement de façon efficace financièrement et climatiquement. C’était un dispositif qui, depuis un an, fonctionnait bien : il fallait donc l’arrêter ! Tant pis pour la préservation du pouvoir d’achat chez nos concitoyens et la réduction de nos importations de combustibles fossiles, qui s’élèvent, je le rappelle, à 64 milliards d’euros en 2024.

Cette remise en cause aux accents trumpiens est un phénomène purement parlementaire, particulièrement repris par la droite et l’extrême droite. Quand on écoute les élus locaux, la chanson n’est plus la même. Alors que l’on pourrait croire – quand on écoute les débats au Parlement notamment – que les énergies renouvelables seraient génératrices d’insatisfactions et qu’il faudrait stopper leur développement, l’enquête, commandée par l’association citoyenne Énergies Renouvelables pour tous avec le support d’Observer et Opinion Way auprès de 312 élus de communes accueillant des parcs éoliens et solaires, apporte un message clair : les renouvelables sont plébiscitées sur le terrain par les élus.

Ce sondage dresse pour la première fois une vision objective, étayée et riche d’enseignements :

  • 68 % des élus interrogés sont satisfaits des parcs éoliens ou photovoltaïques installés dans leur commune. Plus d’un élu sur deux veut davantage d’installations sur son territoire (57 %).
  • Le constat est selon eux le même chez leurs administrés (taux de satisfaction des parcs solaires évalué à 80 %, et à 62 % pour l’éolien). 79 % des élus sont satisfaits des relations entretenues avec les développeurs de projet. Le taux de satisfaction monte même à 83 % pour les développeurs de projets éoliens. 56 % des élus souhaitent que les collectivités deviennent systématiquement actionnaires des projets ENR, signe d’une volonté d’appropriation locale et de retombées partagées.

Les maires demandent davantage d’énergies renouvelables : Mesdames, Messieurs les Parlementaires, écoutez-les et accélérez le développement de la transition énergétique ! Le témoignage de Jacques Pallas, maire de Saint-Georges-sur-Arnon, montre bien l’appropriation par les citoyens d’un projet éolien engendrant des retombées sociales et économiques locales, en particulier le soutien à la rénovation des bâtiments.

Les Français sont largement majoritaires pour demander une politique beaucoup plus ambitieuse en faveur de la transition écologique pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité. L’exécutif doit écouter la population et les élus locaux et arrêter de louvoyer. Il est urgent de fixer un cap clair, cohérent et de long terme à notre politique énergétique et climatique et de ne pas le remettre en question sous la pression des divers lobbies ne représentant que des intérêts particuliers !