Dans notre eletter d’avril 2023, nous vous invitions à nous signaler les projets financés par de l’argent public qui ne participent pas à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou, pire, qui contribuent à l’augmentation des émissions.

Merci pour vos retours ! Retrouvez ci-dessous vos dernières alertes :

Extension de l’aéroport de Nice

Le Figaro du 3 octobre 2022 titrait « Extension de l’aéroport de Nice : le tribunal administratif de Marseille valide le projet ».

Les plaignants, Collectif citoyen 06, France Nature environnement PACA et Alpes-Maritimes et Capre 06 étaient amères. « Le réchauffement climatique a gagné », déploraient ces trois associations.

Nos amis cofondateurs du Collectif Citoyen 06 d’Agir pour le Climat étaient, depuis le début en 2020, fortement impliqués sur ce dossier dans le collectif d’association.

Ils nous informent que 75 % des répondants à l’enquête publique avaient affirmé son opposition au projet, que la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale (MRAE) avait émis un avis très défavorable, quand l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) émettait des réserves.

Malgré ces avis défavorables, le Préfet des Alpes Maritimes avait validé le permis de construire et les travaux avaient commencés.

Les frais d’avocats assumés par ces associations sont conséquents. Si vous le souhaitez vous pouvez les aider ici.

Abattage de 12 platanes centenaires, répertoriés au patrimoine paysager, de la ville de Sainte-Foy-la-Grande

La première alerte concerne l’abattage de 12 platanes centenaires, répertoriés au patrimoine paysager de la ville de Sainte-Foy-la-Grande. Ils sont normalement protégés par l’article L. 350-3 du code de l’environnement. Cette opération s’effectue dans le cadre d’une nécessaire extension d’école. N’y avait-il pas d’autres solutions à étudier pour préserver cet îlot de fraîcheur et l’écosystème créé par ce boisement urbain ? À ce jour la municipalité de Sainte-Foy-la-Grande n’a pas répondu à la demande d’échange d’Agir pour le climat.

Projet de la Halle gourmande, place de la République, à Caen
La seconde alerte, nous présente le projet de la Halle gourmande, place de la République, à Caen. Ce projet d’envergure germe en 2016. Il est rapidement contesté, notamment parce que cet espace public arboré devait être vendu au privé. Le 23 février 2021, la municipalité procède à l’abattage de 45 tilleuls sur la base d’une argumentation qui ne convainc pas les associations. Le 18 janvier 2022, après divers recours engagés par ces opposants, la cour d’appel de Nantes leur donne raison en se référant aux codes de l’environnement, de l’urbanisme et du patrimoine. Mais pour les arbres, il est trop tard. Là aussi, Agir pour le climat a adressé un courrier à la municipalité afin qu’elle nous dise comment ce projet s’inscrit dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (notamment au regard du Plan Climat Air Energie Territorial) et comment sera compensé le puits carbone de ces 45 tilleuls ? À ce jour, nous n’avons pas eu de réponse de la ville de Caen.
Artificialisation de 90 hectares de terres agricoles dans la communauté d’agglomération d’Auxerre

La troisième alerte émane de citoyens de l’Yonne. À Venoy, la communauté d’agglomération d’Auxerre prévoit l’artificialisation de 90 hectares de terres agricoles, pour une part en agriculture biologique, au profit de l’installation d’une entreprise de traitement des déchets. Dans ce dossier le premier questionnement concerne le prix d’achat de ces terres proposées par la collectivité territoriale. Elle a fait l’acquisition de 16 ha pour un montant de 649 744 €. L’hectare est acquis à près de 40 600 € alors que la valeur des terres nues en 2022 était de 3 005 € en moyenne dans ce département !?

Nous pouvons nous interroger sur le rôle de la SAFER dans ce dossier, bien que malheureusement nous connaissions le dévoiement de ces Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural. À l’origine, leur rôle est de réguler le marché des terres agricoles. Leur mission essentielle est de donner la priorité à l’installation de jeunes agriculteurs. Mais au fil des années, leur financement par l’État est devenu accessoire dans leur trésorerie. Maintenant, elles vivent grâce aux commissions touchées pour leur implication dans la vente d’une terre. Bien évidemment, cela est d’autant plus lucratif que les montants sont importants. Dans ce dossier de Venoy, la SAFER opérerait une forte pression sur des propriétaires d’une trentaine d’hectares qui refusent de vendre.

Ce projet d’artificialisation touche aussi un lycée agricole orienté sur la pédagogie de l’agriculture biologique et se situe sur un plateau abritant quatre sources.

Aux dires des opposants, il existe d’autres possibilités d’accueil dans le territoire pour cette entreprise. La Communauté d’agglomération de l’Auxerrois n’a pas, à ce jour, répondu aux questions d’Agir pour le climat.